
Le
Centre Menassat pour la Recherche et les Etudes Sociales a organisé les 16, 17
et 18 février 2024 à l'Hôtel Makarim de Tétouan la sixième formation au profit
des participants au programme JIL Fatima Mernissi. L’activité a été animé par
plusieurs enseignants-chercheurs, à leur tête AZIZ MECHOUAT, directeur de
Menassat, le professeur BOUCHAIB MAJDOUL de l'université Ibn Zohr d'Agadir, le
professeur RACHID AOURRAZ, expert international dans la rédaction des Policy
Papers et membre du MIPA Institut. Etait
également présente, Mme KHADIJA ERREBBAH, membre fondatrice de la Fondation
ADFM et consultante et experte internationale en genre à Casablanca, et le
professeur ABDRRAHMAN ZAKRITI de l'Université Abdelmalek Al-Saadi de Tétouan,
mais aussi professeur LAHBIB LAHDAB, enseignant chercheur à l’Université
Abdelmalek Saâdi. Cette formation a été organisée avec l’aimable contribution
du Centre Hart situé dans la même ville.
Lors
de sa première journée, la formation a été l'occasion de revenir sur
l'expérience des lauréats du programme JIL lors des deux sessions précédentes,
Hamza Mirouad et Milouda El-Harati, qui ont respectivement partagé les
connaissances théoriques et pratiques qu'ils ont pu acquérir lors de leur
passage au même programme. Cette rencontre a également été l'occasion pour les
participants de cette édition de partager leur expérience de terrain dans la
recherche quantitative « Femmes, espace public et libertés individuelles » à
laquelle ils ont effectivement pris part. Les participants ont abordé les
obstacles et les défis auxquels ils ont été confrontés lors de cette recherche.
Professeur
Aziz Mechouat a ouvert la session de la deuxième journée de formation par la
présentation des résultats préliminaires de la recherche quantitative de
terrain « Femmes, Espace Public et Libertés Individuelles ». La dite recherche
s’est déroulée à l’échelle nationale du Maroc, comprenant un échantillon de 1
526 interviewés, hommes et femmes à titre égal, répartis équitablement entre
les différentes régions, catégories d’âge et groupes sociaux.
La
formation s’est enchaînée par la présentation de l’état d’avancement des revues
de littérature des participants (es), sous l’encadrement de Professeur Bouchaib Majdoul. Ce dernier a souligné
l'importance des études bibliographiques et l'adoption de questions théoriques
adéquates dans la formulation de ces lectures. Il estime dans ce sens, que ces
lectures sont les bases et le passage incontournable pour la formulation d’une
problématique.
Quant
à la deuxième partie de la journée, les participants au programme JIL ont eu
rendez-vous avec l’expert en rédaction des Policy Papers Rachid Aourraz, pour
la présentation des Policy Papers, telles
que rédigées par les participants. Aourraz s’est arrêtée sur les points forts
et les points vulnérables de chaque billet, tout en orientant les participants
aux techniques adéquates du plaidoyer, et les moyens efficaces pour atteindre
les parties concernées par le papier. A savoir que l’objectif ultime de la
rédaction des Policy Briefs, c’est d’impliquer les jeunes dans les décisions
autour des politiques publiques, et de les amener à dialoguer directement avec
les acteurs institutionnels.
Dans une totale immersion dans le débat
ambiant autour des réformes de la « Moudawana », le centre Menassat, avait
sollicité Mme Khadija Errebbah, membre fondatrice de la Fondation ADFM, qui a
passé en revue un historique autour du Code de la Famille au Maroc, et les
différents amendements que ce Code a connu au fil des ans. Errebbah s’est
arrêtée sur les mouvements féministes qui ont eu un rôle majeur dans les
réformes que la « Moudawana » a connues.
En ce
qui est de la deuxième journée de cette formation, le professeur Abderrahmane
Zakriti a présenté quelques résultats concernant l’axe réservé aux femmes, dans
les deux recherches, quantitative et qualitative que Menassat avait
respectivement menée au cours des années 2021 et 2022. Zakriti a mis le doigt sur les différents
discours sociaux qui traversent la notion du « corps féminin », tout en
soulignant que ce dernier demeure toujours limité dans la « propriété
collective » qui doit le préserver comme étant le symbole de l’honneur ou du
déshonneur
Lors
de la troisième journée de cette session de formation, les jeunes chercheurs
ont été initiés aux outils et fondements de la démarche quantitative. Le
professeur Lahbib Lahdab, a passé en revue les outils de collecte de données,
en soulignant que la formulation d’un bon questionnaire est susceptible de
garantir, des données fiables, et donc une analyse correcte des résultats
empiriques.
A
l'issue de son intervention, les participantes du programme JIL ont bénéficié
d'un atelier d’initiation, en partant de l’extraction jusqu’à la
retranscription des données quantitatives, pour les convertir en données
statistiques et ce, tout en partant du questionnaire de recherche sur « les
Femmes, Espace Public, et Libertés Individuelles ».
Pour
rappel, le Programme JIL est une initiative du Centre Menassat de Recherche et
d'Etudes Sociales, qui vise à former de jeunes chercheurs dans le domaine de la
recherche sur le terrain et à renforcer leurs capacités scientifiques et
cognitives. Il vise également à les initier à la rédaction des Policy Papers
afin de pouvoir s'impliquer dans les politiques publiques, et devenir des
acteurs du changement dans la société marocaine. A savoir que JIL en est à sa troisième
version qui porte le nom de Fatima Mernissi en commémoration de ses recherches
et du legs tant sociologique que social, que ses travaux ont marqué sur la
scène marocaine.